Je remercie Matthieu Biasotto pour ce service presse.
Depuis quelques temps, je suis plus qu’attirée par des lectures, sombres et très intenses. Je savais que « Hakon » était une romance plus légère que celle que propose d’habitude l’auteur. Me voilà donc partie en Scandinavie, pour une histoire mêlant à la fois, neige, licorne et cheveux roses ! Sacré programme en perspective.
Bien que mon humeur livresque fût donc placée sur la jauge « sombre et compagnie », très vite elle s’est adaptée à ce récit bourré d’humour et de douce folie. Le ton est donné dès les premiers chapitres, j’ai ri, souvent, et me suis délectée à lire le franc parler des personnages, tantôt humoristique, tantôt coquin.
Hakon est un menteur compulsif, mais il a ses raisons. Suldrun devrait tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de parler, mais elle a ses raisons. L’un est adapte d’arranger la réalité à sa façon, l’autre n’a de foi qu’en la seule et unique vérité. Ajoutez à cela des personnages qui se retrouvent toujours dans des situations cocasses et vous avez affaire à un cocktail livresque détonnant, rafraichissant et hyper drôle. Le pari est vraiment réussi pour l’auteur qui a dû se marrer à écrire certaines scènes. Les anecdotes autour de chat Shofu, des histoires d’hélitreuillage et autres prouesses phalliques, sont vraiment tordantes. Je mesure combien il est plus difficile de faire rire dans un roman que de faire pleurer. J’ai retrouvé dans « Hakon » ce ton désinvolte, si accrocheur, mais qui aborde subtilement des sujets plus sensibles, comme sait aussi le faire Anna Triss (notamment dans « Le Prince charmant existe…», ou dans la trilogie « Myrina Holmes »).
Il y a un savant équilibre entre humour, situations aussi tordantes qu’inextricables et moments très touchants voire poignants. Le jeu qui se met en place entre Suldrun et Hakon est vraiment addictif à lire. Ses deux-là sont chauds bouillants, surtout lorsqu’ils passent un week-end à la montagne. Ils alternent tendresse et vacheries pour notre plus grand plaisir.
Les punchlines sont vraiment bien trouvées, les personnages secondaires apportent aussi un petit plus à l’ensemble. Petit arrêt sur image sur Torsten, le père de Hakon. J’ai craqué pour ce « doux-dingue » câblé sur les variations de la météo, tellement attachant mais qui sait rendre "dinguos" comme personne son entourage. Torsten apporte de la poésie dans le quotidien d’Hakon qui, pourtant, a dû apprendre à devenir « le parent de son parent ». J’ai vraiment eu un coup de cœur pour lui. Par son biais, Matthieu aborde en filigrane la maladie mentale et les délires psychotiques notamment. Ici les troubles de Torsten sont relativement modérés et les conséquences de ses actes plus drôles que dramatiques.
Vous l’aurez compris, j’ai passé un excellent moment, j’ai aimé voyager dans un pays que je ne connais pas mais que j’aimerai tant découvrir. Comme à chaque fois la playlist est soignée et illustre bien l’ambiance de chaque chapitre.
Ce n’est pas un coup de cœur, mais c’est sans conteste une lecture que je recommande vivement, la plume de Matthieu Biasotto a encore frappé, pour notre plus grand plaisir.
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