Nous remercions les Editions Black Ink pour ce Service de Presse.
Quelle couverture ! J’avais hâte de découvrir ce qui se cachait derrière, intriguée aussi par le synopsis et la plume de Haley Riles que je ne connais pas.
D’emblée j’ai très vite accroché avec les personnages principaux.
Kaya. Elle m’a touchée et pourtant je peux comprendre qu’elle peut être agaçante à bien des égards. J’ai aimé lire son personnage de femme mariée qui se rend compte qu’elle n’est peut-être pas si heureuse que cela dans son couple. Le mariage, fonder une famille, avoir une belle assisse financière, ne sont peut-être pas des objectifs de vie pour elle, contrairement à son mari Allan. Heureusement pour elle, elle peut compter sur ses piliers de vie : ses deux meilleures amies, Siham et Farah. Toutes les deux sont de vrais soutiens pour Kay, dans la peine, comme dans la joie.
Socrate. Connard, sexy, allumeur, égoïste, meurtri, solitaire…Tant d’adjectifs pour le définir : un vrai cocktail Molotov ce garçon ! Lui aussi est touchant, j’ai vraiment craqué pour lui, notamment lors des flashbacks, dans lesquels on le retrouve en petit garçon apeuré et naïf, accroché à son doudou comme à une bouée de sauvetage. Il m’a tant émue, ces moments sont si poignants face à la détresse de ce p’tit bout de chou délaissé par sa mère. Pour ce petit garçon et l’homme qu’il est devenu ensuite, je suis obligée de lui décerner une mention spéciale. J’aime lire ce genre de personnage habité par une certaine dualité : entre arrogance et tristesse.
Kaya et Socrate. Entre eux les étincelles jaillissent, les répliques et punchlines fusent, un vrai match, un tango, un duo/duel qui est vraiment plaisant à lire. Ils se cherchent, se font du mal, se laissent entrevoir leurs failles, pour finalement se repousser. J’ai aimé l’intensité de leur relation, pressée de connaitre l’issue de leur histoire, même si elle ne va pas de soi, même si ensemble ils ne font que des conneries sans se soucier des dommages collatéraux. Mais ils s’attirent et se comprennent. Résister sera compliqué, céder le sera tout autant. Ce jeu extrême du chat et de la souris m’a fait penser à celui dans « Get High » écrit par Avril Sinner. Je m'explique: dans cette romance géniale, les personnages sont presque borderline, un peu comme Kay et So. J’adore lire ce genre de protagonistes emportés par leur passion et bouffés par leurs erreurs et leurs traumatismes.
J’ai passé un bon moment livresque, happée par la trame, bercée par la playlist proposée par l’auteure et séduite par la description des paysages paradisiaques de Bocas Del Toro. Il y a des scènes justes géniales à lire, notamment celle d’une certaine conversation en visio, où Socrate est nu comme un ver, ou bien celles qui décrivent les moments passés dans la favela.
L’intensité dégagée par Kay et So est tellement addictive à lire, tout ce que j’aime dans une romance. Mon seul bémol serait que, bien que la plume de l’auteure soit vraiment agréable à lire, j’ai trouvé qu’il y avait quelques longueurs au récit qui auraient pu être supprimées, notamment au moment de certaines introspections des personnages.
Cette romance nous a valu bien des discussions avec Jouly, je sais que son avis est plus contrasté que le mien et je comprends aussi les nuances qui ont jalonnées sa lecture. Pour ma part, Socrate m’a cueillie, il m’a émue et sa relation avec Kay m’a emportée grâce à leur indéniable alchimie.
Une lecture à lire absolument!!
« Socrate's shadow » est une romance sur la reconstruction inconsciente, on rentre dans les méandres de l’esprit.
J’avoue que cette romance m’a déroutée. Si je suis entrée assez vite dans l’histoire je suis passée par plusieurs phases, l’appréciation puis la colère après le personnage d’Allan mais aussi de Kaya. Á trop vouloir la perfection on en oublie l’essentiel. Et puis est arrivée l’interrogation, pas sur la trame puisqu’on devine les contours assez vite mais sur où voulait nous emmener l’auteure. Il est vrai que nous plongeons complètement dans les tourments de Socrate, tellement bien qu’ils se font redondants pour ma part chapitre après chapitre lorsque c’est lui qui a la parole, au présent. Et c’est à ce moment que je me suis perdue un peu dans ma lecture, ne voyant pas l’histoire avancée, comme je l’avais imaginée. Même si après réflexion, c’est certainement pour montrer l’étendue de la noirceur qui le hante, lui bouffe entièrement l’existence.
Il est vrai que ce personnage est magnétique, écorché, l’auteure a su le faire capter l’attention du lecteur. Mais pour moi ses réflexions tournant en boucle m’ont à certains moments, déconnectée de lui. Ce nom complètement atypique rend le personnage aussi secret qu’énigmatique. J’ai d’ailleurs apprécié les flashbacks qui rendent son enfance poignante, son passé moins nébuleux, tout en attisant la curiosité, ce qui m’a fait m’accrocher à la suite.
Quant à Kaya, je l’ai trouvé à la fois sûre, engagée, piquante avec Socrate, ainsi que dans l’empathie pour cet homme qu’elle cerne en un regard, et un peu immature avec ses copines. Farah, la meilleure amie, est un sacré phénomène. Une scène d’anthologie : un appel visio après son arrivée dans la maison du bel homme ! Cette scène est juste énorme, je l’ai vécue comme si j’y étais ! Par certains côtés de sa personnalité, Kay m’aura agacée, à trop réfléchir, idéalisé, excusé, alors que c’est une femme affirmée dans son travail. Elle va mettre du temps à ouvrir les yeux, se prendre en main, accepter l’inévitable. Elle qui déteste les geignardes, l’aura été un peu trop pour moi, par moments !
Je reste mitigée sur ma lecture, ayant apprécié certains aspects les trouvant réussi et puis un peu plus perplexe par la manière d’amener les lectrices au dénouement de l’histoire, qui ne m’a pas vraiment convaincue.
C’est une histoire osée, où le modèle amoureux et la morale sont un peu ébranlés, avec quelques touches classiques et un peu de nouveauté.
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